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Ardent défenseur du progrès, le fleuriste Constant Abeels vit à Brüsel, à l'aube d'une révolution technologique qui va voir avec l'avènement du plastique, la fin des miasmes malsains et de la dégradation des végétaux. Une malencontreuse coupure d'eau oblige à retarder la réouverture de sa boutique rénovée. Au Palais des Trois Pouvoirs où il se met en quête de son dossier, il se heurte à la lourdeur de la machine administrative en même temps qu'il est frappé par la beauté sensuelle d'une employée très compréhensive. En attendant que se débloque pour lui cette situation, Abeels se laisse atteindre par une toux persistante qui le pousse à aller se présenter à l'Hôtel Dieu pour une simple consultation. Il se voit ordonner une hospitalisation immédiate au milieu de malades contagieux et agonisants. Sauvé par le professeur Dersenval, Constant accompagne ce dernier au Conseil échevinal où il découvre la maquette du nouveau Brüsel, projet du très mégalomane De Vrouw. Prenant conscience de la démesure de cet immense chantier que deviendra immanquablement sa ville si personne n'arrête De Vrouw, Abeels s'engage dans un groupe d'activistes opposés aux travaux aux côtés de la belle archiviste. Entraîné dans un collage d'affiches, Constant a un accident qui l'amène à nouveau à être hospitalisé, cette fois dans la clinique ultra-moderne du professeur Dersenval. Ce séjour l'éclaire une nouvelle fois sur la folie du projet De Vrouw et sur la menace qu'il fait peser sur la cité et dont il est au même titre que ces concitoyens une victime anecdotique.
Avec cet épisode du "Cycle des cites obscures", François Schuiten et Benoît Peeters dénoncent les débordements des hommes politiques - qui travaillent sur la postérité avec un acharnement tel - qu'ils en viennent pour la réalisation d'une cité soi-disant idéale, à imaginer des travaux tous plus grands et utopiques les uns que les autres. Si le cas de Brüsel est particulièrement transparent, l'homme De Vrouw est susceptible de cacher plus d'un pharaon. |