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Au cœur d'une université espagnole en plein pays basque, lorsque les professeurs se retrouvent, les dynamiques individuelles se confrontent aux dimensions politiques. Les uns sont passionnés par l'art qu'ils enseignent, les autres motivés avant tout par l'autonomie de leur établissement et la rivalité avec l'état central. Les confrontations sont violentes sur le plan des idées, les oppositions idéologiques donnant lieu à des luttes d'influence pour les postes à responsabilité.
Au milieu de ces rivalités, Enrique mène des recherches sur les peintres qui ont illustré la souffrance et la douleur, au cœur même des siècles où l'art religieux était tout puissant. Ses sujets de fascination se nomment Goya, Grünewald ou Munch, dont il analyse les détails morbides des œuvres les plus marquantes. Ses présentations dans les amphithéâtres sont convaincantes, personnelles et incarnées, son éloquence fascine les jeunes étudiantes.
Il faut dire que le professeur à la personnalité impressionnante consacre, dans le plus grand secret, une partie de sa vie au meurtre, qu'il considère comme la forme la plus aboutie de l'expression artistique. Son premier assassinat remonte à ses jeunes années, lorsqu'il a transformé un artiste faussement moderne en œuvre sanglante, suspendue au dessus de sa toile. Cette première impulsion fut suivie de nombreuses autres, toutes différentes, expressions multiples d'une folie ultime. Personne ne le soupçonne le moins du monde, son sentiment d'impunité est insolent, jusqu'à l'arrivée d'un évènement imprévu. |