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Depuis trois jours et trois nuits, Rome pleure son pape. Un prêtre défroqué a poignardé cet homme bon lors d'une des sorties qu'il effectuait incognito pour se mêler au petit peuple qu'il aimait tant. L'homme a été réglé d'avance. Son prix : le corps de quelques catins.
Trois jours, trois nuits pendant lesquelles le Cardinal Trebaldi tisse la toile qui doit lui permettre de s'asseoir sur le trône de Pierre. Deux de ses pairs qui le contestent sont assassinés. Dont un par le cardinal lui-même. Les Neuf Familles qui, dans l'ombre, dirigent le monde depuis des siècles, se rallient à lui. Car, Trebaldi au Vatican, c'est l'assurance que les idées folles de liberté et d'égalité qui commencent timidement à gangrener les sociétés du XVIIe siècle, seront impitoyablement extirpées de l'esprit et du coeur des hommes. Trebaldi agenouillé devant un crucifix, s'en amuse : " N'est-il pas ironique, Ô Dieu, qu'un homme qui ne croit pas en toi soit appelé pour remettre de l'ordre parmi tes fidèles ? "
Quant aux terribles moines soldats, ils traquent dans la ville le seul homme qui puisse encore empêcher le règne de leur maître. Un homme qui porte un scorpion tatoué sur l'épaule droite. Le Scorpion est le fils d'une femme dont le crime fut d'aimer un homme de Dieu. Trebaldi la fit brûler vive comme sorcière. Le Scorpion vient tout juste de découvrir qui était son père : le pape assassiné.
Aussi, lorsque, à l'issu du deuil, la foule se masse place Saint-Pierre pour écouter pérorer Trebaldi, un homme se dresse sur les toits. A sa main une arbalète, une poche de sang accrochée au carreau. De sa bouche, le peuple entend la vérité sur la mort de son souverain pontife bien-aimé. Les moines soldats s'élancent. Mais on n'arrête pas le Scorpion si facilement...
Formidable roman de cape et d'épée mâtiné de fantastique, Le Scorpion allie une élégance du dessin fabuleuse à un sens du mouvement rare. Marini, également coloriste de la série, transforme certaines cases en véritables tableaux d'époque.
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