Dossier BD : Interviews d'auteurs en collaboration avec "Le Graphivore" Philippe Geluck |
. | Homme de télévision, de radio, de scène et auteur, on ne s’ennuie pas en lisant votre biographie. Lequel de ces métiers a votre préférence ? Si je devais n’en garder qu’un, je pense que ce serait le dessin... Avec les textes, bien sûr ! C’étaient mes premières envies de môme, les premières choses que j’ai faites, étant adolescent et c’est ce qui m’attire le plus car je suis tranquille, chez moi. Mais heureusement, je ne suis pas obligé de n’en faire qu’un et je m’amuse bien avec les autres aussi ! Combien de temps aviez-vous pour écrire les lettres de Vivement Dimanche ? Je m’imposais de les écrire le jour-même. L’émission était enregistrée le mercredi et donc, toute cette journée de mercredi je ne la consacrais qu’à cela, à Drucker et à l’émission. Je ne prenais aucun autre engagement ce jour-là, ni rendez-vous, ni dessin, ni rien ! Je me levais tôt, à 8 heures, j’étais à ma table de travail pour écrire ma lettre en sachant que j’allais la lire vers 18 heures. Donc, je me mettais en danger. J’étais au pied du mur… Il fallait y aller ! J’avais lu précédemment (le matin ou la veille) la documentation sur la vie et l’actualité de l’invité … J’étais donc totalement imprégné de sa bio au moment de rédiger mon texte. Le jour-même, j’écrivais d’abord la lettre, puis je faisais les dessins et enfin les questions pendant que Drucker enregistrait la grande émission. Cela veut-il dire que vous aimez travailler sous pression ? Cela veut dire que je ne voulais pas me laisser envahir par cette pression les jours précédents. Je savais que si je m’y mettais dès le week-end, cela allait me hanter jusqu’au mercredi tandis qu’avec cette espèce de yoga mental, je me disais : « cela ne m’intéresse pas jusqu’à mercredi matin, je n’y pense même pas ! » De la même manière, j’arrive à faire des dessins ou écrire des gags toute la journée mais à 18h30, j’éteins dans mon atelier et je suis disponible pour ma famille sans me dire « tiens, je voudrais encore trouver une ou deux idées ! » Sinon, la vie deviendrait infernale ! Ce n’est pas facile à faire, mais j’y suis arrivé ! Même chose pour les vacances : je n’emmène pas de crayon ou de papier en vacances. Je ne dessine pas, c’est les vacances ! Comment la mère Michel Drucker prend-elle le fait d’avoir perdu son chat ? Oooh joli (rires) ! Ben, il est allé chez la voisine pour voir s’il n’était pas là ! Sérieusement, Michel a très bien compris ma décision. Quand je lui ai dit que je voulais m’arrêter en plein succès, après 7 ans , qu’un cycle s’était accompli pour moi et que je voulais récupérer du temps pour ma vie, il l’a compris et respecté. Il a même trouvé ma décision courageuse,arguant que beaucoup de gens dans le métier devraient faire pareil mais que c’est une décision difficile à prendre ! Il y a peu de personnes qui abandonnent une place pareille pour récupérer un peu de temps pour aller au cinéma ou cultiver son potager ! Mais c’est ce que j’ai fait et je suis content de l’avoir fait ! Vous faites partie du paysage audiovisuel depuis toujours pour toute une génération, et pourtant, on ne s’en lasse pas. C’est quoi votre truc ? Vous êtes gentils! Mon truc, c’est d’essayer de toujours trouver du nouveau, de ne jamais dire que c’est acquis. Il faut rester humble et se remettre en question, se dire que chaque nouvelle émission, chaque nouveau texte ou dessin est toujours le premier, qu’il faut y accorder autant d’attention qu’au premier. C’est du travail, de la création, des idées ! Si je pense à renouveler le Chat et nourrir son propos, c’est dans cette logique. Rien n’est gagné, rien ne me garantit que le prochain dessin sera bon, il faut que je fasse tout pour qu’il le soit. Avez-vous toujours été adepte des jeux de mots ? Plutôt des jeux sur les mots, autour des mots, quoiqu’un bon vieux jeu de mots bien pourri, ça m’a toujours plu. Mais j’essaie de ne pas me limiter qu’à cela… Cela serait restreindre mon propos. J’aime toutes les formes d’humour, l’humour graphique, méchant, absurde, l’humour des calembours, les jeux de mots aussi ! J’essaie de passer de l’un à l’autre et d’être constamment en éveil sur des nouvelles formes d’humour. Le jeu de mots en est une ! Selon vous, que restera-t-il dans les anales : Ce que le chat dira ou le shah d’Iran ? Ce que le chat dira (rires)! Quand j’étais petit, on faisait une blague sur Farah Diba, la femme du Shah. On disait : « Que dit le chat ? Le chat dit « Ran » et Farah di « Bas » »… On était très petit ! C’étaient quand même des grandes stars people. On l’a reçue, elle, chez Drucker. Cela fait toujours drôle de se retrouver face à quelqu’un qui était dans les magazines quand on était petit. Quand on s’appelle Philippe, nom qui vient du Grec, « ami des chevaux », n’est-il pas curieux de dessiner des chats ? Je suis l’ami des chevaux…Mais ils ne le savent pas ! J’ai peu de liens avec eux (j’ai eu une 2CV quand j’étais plus jeune), j’ai fait de l’équitation une fois seulement ! Je suis cheval dans l’horoscope chinois… Mais à part cela… Je pense que je suis chat quelque part, déjà petit j’en parlais. Il y a quelque chose en moi du chat. Si je vous demandais une citation du Chat, laquelle vous viendrait-elle spontanément ? « Si le type qui me dessine meurt un jour, je me suicide ! » Y-a-t’il eu une influence de Téléchat sur votre personnage fétiche ?
__________________________________________________________________________ Interview réalisée par Héloïse Dautricourt. Cette interview m'a été aimablement communiquée par l'équipe du site "Le Graphivore" | . | . | Dossier BD Interviews d'auteurs en collaboration avec "Le Graphivore" Auteur(s) concerné(s) Geluck (Philippe) Série BD Le Chat | ||
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