| Astérix - Iznogoud Les Dingodossiers Lucky Luke Oumpah-Pah Spaghetti Strapontin | ||||||
. | Dessinateur et scénariste, 1926-1977 - France Né le 14 août 1926 à Paris, René Goscinny passe son enfance en Argentine, entre Buenos Aires et la Pampa. Après des débuts prometteurs de sous-aide-comptable d'un aide-comptable dans une usine de récupération de vieux pneus, il entre comme apprenti dessinateur dans une agence de pub. A 19 ans, il part conquérir l'Amérique et, plus précisément, les studios Walt Disney. Très vite promu chômeur, il ne rencontre jamais Walt Disney mais tombe par hasard sur la bande du futur "Mad - Harvey Kurtzman, Jack Davis, Will Elder - et se sent beaucoup moins seul : l'humour anglo-saxon coïncide parfaitement avec sa propre manière d'envisager les choses. Il rencontre Morris à New York, Charlier à Bruxelles et Uderzo à Paris, à la World Press, petite agence belge dont il dirige le bureau parisien créé en 51. Les auteurs de l'époque étant payés avec un lance-pierres, le stakhanovisme s'impose : Goscinny, qui a compris que son talent s'épanouissait plus efficacement dans le scénario que dans le dessin, met en chantier une foule de bandes dessinées (parmi lesquelles Oumpah-pah, Spaghetti et Luc Junior). Il tape des kilomètres d'articles et de nouvelles (pour "Pariscope" et "L'Os à moëlle", entre autres) et signe la rubrique savoir-vivre de "Bonnes Soirées" sous le pseudonyme de Liliane d'Orsay... En 55, il reprend le scénario de Lucky Luke et, en 56, crée avec Sempé Le Petit Nicolas. C'est aussi en 56 que se produit un crash irréversible avec la World Press : Goscinny, Charlier et Uderzo, désireux de promouvoir ce métier qui n'en est pas un, rédigent une très sulfureuse Charte des Dessinateurs, qui leur vaut de se retrouver sur le pavé du jour au lendemain - et sur la liste noire de tous les éditeurs. Ils tombent par hasard sur un certain Jean Hébrard, qui vient d'hériter d'un énorme café place de la Bourse et leur fournit les fonds nécessaires à En 62, il crée Iznogoud avec Tabary. En 65, il invite Gotlib à collaborer aux Dingodossiers. Après mai 68, il installe dans Pilote les inoubliables pages d'actualité, et anime sur Europe 1 "Le Feu de camp du dimanche matin", avec Gébé, Fred et Gotlib. Entre temps, sans la moindre promotion, au bouche à l'oreille, le petit Gaulois a connu une irrésistible ascension : en 65, le premier satellite français est baptisé Astérix et, quelques années plus tard, les albums sont traduits dans 28 pays, sans compter l'esperento et le latin qui ne sont pas des pays, mais des langues... Pendant que le boom Astérix secoue la bande dessinée, la faisant passer du statut de maladie infantile à celui d'art respectable, Goscinny, qui n'a pas son pareil pour reconnaître et cultiver les talents, fait de Pilote un laboratoire de création où s'épanouit la nouvelle bande dessinée, avec Gotlib, Reiser, Cabu, Bretécher, Mandryka, Druillet, Tardi, Giraud, Mézières, F'Murr, Fred, Bilal, etc. En 72, après le départ du trio Gotlib-Bretécher-Mandryka pour L'Echo des Savanes, il offre la rédaction en chef du journal à Guy Vidal. En 74, il crée avec Uderzo et Georges Dargaud les Studios Idefix, qui donnent naissance aux Douze travaux d'Astérix en 76, tandis que sort le 23ème album d'Astérix, tiré à 1.300.000 exemplaires. Goscinny avait une foule de projets : l'édition, la télé (malgré son "atmosphère de bureau de poste en faillite") et surtout, le cinéma. Scénariste de l'irrésistible Viager, réalisé en 71 par Pierre Tchernia, il s'était enthousiasmé pour cette autre façon de faire rire, puisque c'était sa vocation. Mais l'histoire s'arrête le 5 novembre 77, tandis que l'équipe des studios Idefix travaille sur La Ballade des Dalton, perpétuant son rêve le plus ancien : après tout, il était parti en Amérique conquérir les studios Walt Disney... | . | |||||
. | . | . |