En 1948, Morris part s'installer aux Etats-Unis en compagnie de Jijé et de Franquin. Il y restera 6 ans. Il parcourt les grands espaces et s'imprègne de l'ambiance de l'Ouest où il puisera une multitude d'anecdotes.
Il fait la connaissance des futurs fondateurs de la fameuse revue Mad et de René Goscinny, qu'il s'adjoint comme scénariste de Lucky Luke à son retour en Europe. Cette collaboration débute en 1955 dans Spirou avec "Des rails sur la prairie" (Ed. Dupuis) et se poursuivra jusqu'à l'album "Le fil qui chante" (Ed. Dargaud), à la disparition de Goscinny en 1977 (38 albums porteront ainsi leurs deux signatures). A la mort de Goscinny, Morris fait appel à des noms connus, toujours issus du sérail de la BD franco-belge, parmi lesquels principalement Xavier Fauche et Jean Léturgie mais aussi Lo Hartog van Banda, Bob de Groot, Vittorio, Eric Adam et Yann.
Le trait de crayon vif et clair et l'humour de ses personnages ont rapidement fait de Morris un des tout grands de la BD; un langage universel puisque Lucky Luke est traduit dans plus de 30 langues et publié dans le monde entier. Au fil des albums, l'esprit n'est jamais trahi puisqu'il émane encore et toujours de Morris, créateur-père de Lucky Luke.
A une exception près pour une courte histoire "Grabuge à Pancake Valley", Morris n'a jamais remanié aucune de ses aventures, (à l'inverse d'Hergé, par exemple, qui a souvent retouché ou redessiné ses anciens albums).
Sa technique, largement inspirée du cinéma, l'amène tout naturellement au dessin animé de long métrage: "Daisy Town" en 1971, "La Ballade des Dalton" en 1981, puis en 1983 avec Hanna Barbera "Les Dalton en Cavale". En 1983 sort également une série de 26 dessins animés pour la télévision, suivi en 1989 d'un 2ème train de 26 épisodes. |